L'essentiel

Message de Béatrice Métraux

L'année 2021 a été celle de tous les dangers
Béatrice MétrauxAuteur: Béatrice Métraux , Fonction: Conseillère d'Etat

A l’occasion du rapport d’activité consacré à 2019, j’avais affirmé en préambule qu’il s’agissait d’une année particulière, marquée notamment par la Fête des vignerons.

Que dire alors de 2020 ? Un seul adjectif ne suffit pas à la qualifier. L’année a déjoué toutes nos prévisions, bouleverser nos vies, mis à mal nos points de repères. La pandémie provoquée par l’apparition d’un nouveau coronavirus a tout chambardé et transformé 2020 en annus horribilis.

Forcément, la Covid-19 a affecté en profondeur l’ensemble de nos activités, de nos initiatives, de nos projets. Il a en a été de même pour la Police cantonale vaudoise. D’autant plus, qu’elle a été engagée aux avant-postes du dispositif de sécurité mis en place pour faire face à une crise sanitaire inédite.

Le Conseil d’Etat, conscient des efforts extraordinaires fournis par les collaboratrices et collaborateurs de la PolCant, tient à les remercier vivement au nom de la population vaudoise. Depuis mars 2020, jour après jour, sans relâche, s’adaptant à la situation épidémiologique, comptant dans ses rangs de nombreux cas positifs au virus, vous avez toutes et tous donné le meilleur de vous-même, aussi bien sur le front de la pandémie que dans l’accomplissement de vos missions ordinaires. Nous vous en sommes vivement reconnaissants.

Comme nous sommes reconnaissants à l’égard de vos proches, de vos familles qui vous soutiennent et vous accompagnent au cours de cette période particulière.

Par ailleurs, cette situation exceptionnelle a montré à quel point la collaboration entre l’ensemble des partenaires sécuritaires, notamment entre les différentes polices vaudoises, est et reste un élément-clé du dispositif mis en place. C’est un signal positif pour l’avenir. Ces collaborations renforcées pourront à l’évidence servir de socle aux projets de coordination régionale des forces de police actuellement à l’étude.

Fort heureusement, cependant, l’année 2020 ne se résume pas uniquement à la Covid-19. En janvier, notamment, les Jeux Olympiques de la jeunesse ont réuni quelques milliers d’athlètes à Lausanne ainsi que sur plusieurs sites du canton et de France voisine. Dans ce cadre, la Police cantonale a apporté sa contribution au bon déroulement et au succès de cette manifestation.

Il vaut la peine encore de mettre en évidence les actions de prévention réalisée malgré le coronavirus, notamment dans le domaine de la cybercriminalité. Cette présence constante, proche des citoyennes et citoyens, contribue à réduire les risques et à améliore la qualité de vie au quotidien.

Je tiens à saluer également les initiatives de plus en plus nombreuses, petites et grandes, de la Police cantonale en phase avec la volonté du Conseil d’Etat de réduire son empreinte environnementale et de rendre son administration exemplaire. Volonté traduite dans un Plan climat ambitieux destiné à rendre nos pratiques de plus en plus durables. Ainsi, amélioration de l’efficacité énergétique des bâtiments, fontaines à eau, gobelets à café réutilisables, achats prévus de véhicules électriques montrent que la Police cantonale agit concrètement pour atteindre les objectifs que nous avons fixés.

En espérant que 2021 soit une année plus clémente et riche en projets et réussites, au nom du Conseil d’Etat, je vous remercie sincèrement toutes et tous de votre engagement extraordinaire en faveur de la population vaudoise au cours de 2020.

Message de Jacques Antenen

Les polices ont été fortement mises à contribution
Auteur: Jacques Antenen , Fonction: Commandant de la Police cantonale vaudoise

Si  la  crise du COVID-19 a eu un impact sur la vie quotidienne et professionnelle de tout un chacun, elle a évidemment aussi influencé de manière très sensible l’activité délictueuse sur le territoire cantonal, c’est une évidence. Il serait donc erroné de tirer des conclusions trop optimistes de la baisse marquée de la criminalité qui a été observée dans beaucoup de domaines disons traditionnels (cambriolages, braquages par exemple) tant la comparaison avec les années précédentes est biaisée.

En fait les baisses que consacreront les statistiques sont clairement dues à la réduction de la mobilité et à la diminution ou du moins la complexification des échanges sociaux , essentiellement dans la première partie de l’année. On pourrait presque dire que les fameux gestes-barrière anti-COVID ont aussi servi de gestes-barrière anti-criminalité. A noter , sur le plan spécifique des violences domestiques, que le semi-confinement décrété en Suisse n’a pas généré la vague de cas que l’on aurait pu  redouter, dans notre canton en tout cas. Il n’en demeure pas moins que les violences domestiques demeurent un point d’attention majeur et préoccupant

Cela étant,  les polices, dans cette phase,  ont été fortement mises à contribution pour gérer la pandémie et exercer, en soutien de l’EMCC, de nouvelles missions spécifiques, puisqu’il s’agissait de faire respecter des normes inédites  mises en place par la Confédération et le canton

En deuxième partie d’année, les mesures moins contraignantes pour les citoyens ont favorisé - si l’on peut dire ! -  un retour à la normale de la délinquance. Il en est résulté une superposition de missions classiques et de missions dites COVID-19,  générant un surcroît de travail qui n’a pu être que partiellement compensé par une plus grande disponibilité de personnel affecté à des tâches ordinaires ralenties ou même endormies par le phénomène COVID-19, à l’image des collaborateurs affectés à  la gestion des grandes manifestations, sportives et culturelles,  ou à  la lutte contre le hooliganisme, lesquelles ont totalement disparu après les JOJ.

En définitive, 2020 a été, pour tous les policiers de ce canton,  une année intense sur le terrain, rendue parfois difficile,  les missions étant perturbées par le climat anxiogène entourant les interventions et par des prises de risques parfois inévitables sur le plan sanitaire, même si tout a été entrepris pour réduire ces risques au maximum.

A cet égard, grâce à une gestion rigoureuse des cas et un traçage spécifique mis en place à l’interne, le nombre de contaminations au sein de la police a  toutefois pu être maintenu à un niveau raisonnable et leurs conséquences directes et indirectes n’ont jamais mis en péril l’action policière  dans le canton.

Par ailleurs l’organisation mise en place à l’échelon policier  durant la crise, qui avait pour but de garantir la mission sécuritaire sur tout le territoire cantonal indépendamment de l’état de contamination de l’une ou l’autre polices intercommunales, a très bien fonctionné grâce au concours de tous les acteurs. Il en est résulté une volonté affirmée par tous les partenaires policiers du canton de poursuivre au-delà de la crise COVID-19 une collaboration renforcée (« CoRe ») , dans le sillage de REGIO, soit du partenariat déjà existant avec la Police de l’Ouest lausannoi

Parmi les points positifs, à relever encore  la pertinence démontrée des mesures prises par le Conseil d’Etat à fin 2019  pour limiter l’attractivité pour le grand banditisme des convoyages de fonds, puisqu’aucun cas ne s’est plus produit depuis leur mise en œuvre

Beaucoup moins réjouissante, la statistique fortement haussière des décès sur les routes vaudoises (29 contre 18), en dépit du travail de prévention effectué sans relâche dans ce domaine. Pour savoir si ce noir tableau est à mettre en relation avec un besoin pour l’usager de décompresser dans l’espace public et sur les routes en période de COVID-19, il faudra attendre de pouvoir faire des comparaisons avec les autres cantons. Cela dit l’année 2019 avait été particulièrement (exceptionnellement ?) «  favorable » puisque l’année la  précédant avait connu 24 décès.

Les objectifs assignés pour 2020  ont été atteints pour la plupart ou sont en passe de l’être  (gestion intelligente des manifestations y compris de la « désobéissance civile »,  développement du concept REGIO en collaboration avec la Police de l’Ouest lausannois, déploiement du système d’information central des polices « ODYSSEE », avancement satisfaisant d’ECAVENIR, exercice de coordination de mobilisation avec les polices du canton). Les efforts doivent être poursuivis en ce qui concerne la féminisation des cadres, et la nécessité de convaincre l’autorité politique d’adapter les effectifs policiers à l’augmentation constante de la population résidente et pendulaire.

2020 en chiffres

L'organigramme

Organigramme

Objectifs 2021

Les objectifs principaux pour 2021 du Commandant de la Police cantonale pour le service sont les suivants :
(Phrase à adapter!!)

  • Gérer la souhaitée sortie de crise COVID-19 et ses conséquences sur le plan sécuritaire ; tirer les enseignements dedite crise sur le plan de l’organisation du travail ;
  • Poursuivre la mise en place du système d’information central de la Police cantonale (ODYSSEE), avec le soutien des polices communales et de la DGNSI ;
  • Poursuivre l’avancement du projet de regroupement des centrales « feux bleus » sous un seul toit (projet ECAVENIR), en collaboration avec tous les acteurs concernés, dans le but d’en assurer l’entrée en fonction avant la fin de la législature, soit à mi-2022 ;
  • Introduire de manière systématique le « réflexe environnemental » au sein de la Police cantonal.  Favoriser l’application du plan climat au sein de l’institution. Mener des réflexions pour renforcer la lutte contre la délinquance environnementale, par exemple par la création d’une entité spécialisée ;
  • Tester le dispositif existant en cas de disparition inquiétante dans le cadre d’un exercice à large échelle ;
  • Viser une représentation plus forte des femmes au sein de la Police cantonale, notamment dans des fonctions supérieures ;
  • Convaincre nos autorités de la nécessité de garantir la mise à disposition d’effectifs policiers tenant compte de l’évolution démographique du canton ;
  • Préparer et anticiper la transition à la tête de la Police cantonale pour la fin de la législature.

La liste de ces objectifs, à laquelle il faut évidemment ajouter la nécessité de répondre aux attentes du PAC, n’est pas exhaustive. Il faut leur ajouter ceux de la Cheffe de département, à savoir

  • Assurer une prise en charge optimale des victimes, notamment de violences sexuelles, violences domestiques et violences contre les LGBTQI + ;
  • Lutter contre le harcèlement sexuel à l’interne de la Police cantonale et dans la collectivité¸
  • Garantir un suivi de la politique de lutte contre le deal de rue.

 

JA, février 2021