Evacuation de la ZAD du Mormont

Manifestation

Mardi 30 mars 2021 au matin, la police a demandé aux occupants du squat de la ZAD sur la colline du Mormont à La Sarraz de quitter les lieux dans un délai de 30 minutes, faute de quoi elle procéderait à l’évacuation du site, en application de la décision du Tribunal civil d'arrondissement de La Côte. La police a tout mis en œuvre pour que cette opération se déroule de manière pacifique, celle-ci a été filmée et s’est effectuée en présence d’un groupe d’observateurs indépendants.

L’engagement opérationnel de la police s’est achevé en fin de journée. Tous les occupants ont été évacués à l’exception de deux personnes qui se trouvaient encore dans un arbre. Ils sont descendus quelques jours plus tard. En tout, ce sont 93 personnes qui ont fait l’objet d’un traitement judiciaire, dont 49 ont comparu devant les procureurs en charge des investigations pénales. Les opérations de remise en état de la colline du Mormont et de sécurisation ont été entrepris, avec l’appui d’aspirants de l’Académie de police de Savatan.

ZAD - Police de Sûreté

Jeudi 1er avril, les investigations pénales se sont poursuivies à la suite de l’interpellation de 93 manifestants, dont 2 mineurs, qui avaient occupé la colline du Mormont et qui avaient refusé de donner suite, dans le délai imparti, à l’injonction de la police de quitter le périmètre dans lequel la ZAD dite du Mormont s’était installée. Jeudi matin, une quinzaine de personnes se trouvaient encore dans les locaux de police, et toutes ont été libérés en milieu d’après-midi, sauf une, prévenue de violence contre fonctionnaires qui a été maintenue en détention provisoire et pour laquelle une demande de détention a été adressée au Tribunal des Mesures de contraintes (TMC). Parmi ces personnes, la police relève la présence de 10 étrangers, dont 5 domiciliés à l’étrangers, ainsi que 36 Suisses.  Sur la totalité, 49 personnes ont été entendues par les procureurs du Ministère public vaudois, qui ont délivré 45 ordonnances de condamnation pénale immédiate, pour les personnes ayant refusé de décliner leur identité. Les infractions commises sont la violation de domicile (art. 186 CP), l’empêchement d’accomplir un acte officiel (art. 286 CP) et l’insoumission à une décision de l’autorité (art. 292 CP). Par ordonnance pénale, ces prévenus ont été condamnés à une peine privative de liberté ferme et/ou une peine pécuniaire ferme sans l’octroi du sursis ainsi qu’à une amende et aux frais de justice. Ces ordonnances pénales pouvaient faire l’objet d’oppositions auprès du Ministère public. La police a également découvert et saisi quelques engins pyrotechniques. Le site est maintenant placé sous la responsabilité du propriétaire, la société Holcim.

Manifestation non autorisée devant l’Hôtel de police à Lausanne

Le 31 mars au soir, une quarantaine de manifestants, dont d’anciens « zadistes », ont protesté devant l’Hôtel de police à Lausanne. Scandant des slogans et brandissant des banderoles, les manifestants se sont rapprochés du bâtiment en occupant la chaussée. En raison du trafic, il a été demandé au groupe de regagner le trottoir à plusieurs reprises sans effet. La Police a été contrainte de dévier la circulation et de repousser les manifestants au-delà du carrefour. Lors de cette opération, une femme a lancé le contenu d’une canette de bière sur un des agents. Elle a été interpellée et acheminée dans les locaux de police. Plusieurs personnes ont tenté d’empêcher son interpellation. La police a fait usage de spray au poivre pour les faire reculer. La personne interpellée est une Suissesse de 24 ans. Une plainte pour violences contre fonctionnaire sera déposée. Le groupe de manifestants a quitté les lieux vers 22h dans le calme.

Cette opération a nécessité l’engagement d’un peu plus de 600 hommes et femmes provenant de la Police cantonale vaudoise et des polices communales, avec l’appui de spécialistes des polices romandes dans le cadre du Groupement latin de sécurité et de maintien de l'ordre (GMO), des groupes d'intervention romands (GIRO), des pompiers du SPSL et du SDIS de la région Venoge, des procureurs du Ministère public vaudois, ainsi que des moyens sanitaires de la Direction générale de la santé et du détachement poste médical avancé (DPMA), avec également l’aide du personnel des communes de la Sarraz, d’Eclépens et de la société Holcim pour la remise en état.