Ces femmes qui font la police

Exposition

« Sexe faible ? » explore les liens entre les femmes et le pouvoir

Le Château de Morges préparait son exposition « Sexe faible ? » qui explore les liens entre les femmes et le pouvoir. Le Président de l’Association pour l’Histoire de la Gendarmerie Vaudoise (AHGV), qui gère le Musée de la Gendarmerie également sis dans les murs du château, a alors songé à faire un clin d’œil aux femmes de la Police cantonale en présentant le portrait de quatre d’entre elles.

L’idée fait mouche à la police vaudoise, tant et si bien que l’on décide de voir plus grand. Les clichés réalisés pour le Musée de la gendarmerie par Keren Bisaz, ainsi que 17 autres photographies de policières issues de la police cantonale et de polices communales, sont exposés jusqu’à décembre 2022 au Centre Blécherette.

Elles travaillent dans des postes de police, des centres d’unité mobile, au CET ou dans des brigades à la sûreté. Elles ont fraîchement débuté leur carrière ou sont au bénéfice de longues années d’expérience, faisant même parfois figure de pionnières. Visages féminins dans un environnement principalement peuplé d’hommes, elles ont patiemment posé devant l’objectif. En parallèle, elles se sont livrées lors d’un entretien pour permettre d’accompagner leur portrait d’un court témoignage écrit. Si le projet est entièrement féminin puisque, dans l’ombre, seules des femmes ont œuvré à sa réalisation, il n’en met pas moins en valeur à travers les mots des policières l’importance de la mixité au sein de la police.

Expo femmes

Entretien avec Keren Bisaz, photographe

Ce projet était-il inédit pour vous ?

Oui, c’est la première fois que je développe un projet spécialement pour une exposition. Le défi était de réaliser, en peu de temps, des portraits mettant en lumière la femme devant l’objectif tout en captant l’environnement spécifique dans lequel elle travaille.

L’univers de la police vous était-il familier ?

Non, c’était une vraie révélation ! Si j’étais plus jeune, je serais tentée de changer de profession ! Au fil du projet, j’ai découvert un beau métier avec de nombreuses spécialisations et possibilités d’évoluer. Je ne regarderai plus jamais les policières et policiers de la même manière.

Comment étaient-elles, ces policières ?

J’ai pu constater leur humanité et leur gentillesse. J’admire leur engagement pour le bon fonctionnement de la société et l’aide qu’elles apportent aux gens. J’ignorais à quel point le métier devient de plus en plus difficile à exercer dans le contexte social et judiciaire actuel.

Que retiendrez-vous de ce projet ?

C’était un très beau moment d’échange, de collaboration, et une formidable expérience dans ma carrière de photographe. J’ai réalisé que je partage beaucoup avec ces policières : des choix personnels parfois délicats et des défis auxquels on est confrontée quand on est une femme active professionnellement. Qui aurait pensé qu’une photographe aurait tant de choses en commun avec des policières ?