Direction générale de l'environnement (DGE)

Direction générale de l’environnement (DGE)

Intempéries 2024

L’année 2024 a été marquée par des intempéries printanières sévères. Les crues provoquées par des phénomènes de météorologies exceptionnels ont provoqué des inondations conséquentes, notamment dans la ville de Morges le 25 juin 2024 ou sur la ligne de train entre Lausanne et Yverdon à la hauteur de Chavornay le 30 mai 2024.

Le Rhône a également subi deux crues de grande ampleur à une semaine d’intervalle, le 21 et 30 juin 2024. Le dispositif d’alarme et d’évacuation planifié a été mis en œuvre et a permis de garantir une sécurité des personnes et des biens tout au long des deux événements.

La Direction générale de l’environnement (DGE) s’est fortement impliquée lors de ces événements pour apporter son expertise sur les prévisions des débits et sur les interventions d’urgence pour consolider les berges et contenir les débordements.

Ces phénomènes météorologiques extrêmes confortent la nécessité de donner de l’espace aux cours d’eau, pour les rendre plus résilients aux changements climatiques, tant pour les crues que pour les étiages.

Autre conséquence des fortes pluies de la fin d’année 2023 qui se sont prolongées jusqu’au printemps 2024, de nombreux glissements de terrain ont eu lieu en début d’année dans tout le canton. En tout, ce sont près de 90 événements naturels qui ont été recensés. Les Alpes ont été touchées, mais également d’autres régions comme Lausanne et Lavaux, ainsi que le Gros-de-Vaud et la Broye. Ces événements ont exigé des interventions allant de la surveillance régulière à des mesures de consolidation ou d’assainissement.

Inondation du centre de Morges — 25 juin 2024 © KEYSTONE/Laurent Gillieron
Inondation de la ligne CFF entre Lausanne et Yverdon à la hauteur de Chavornay le 30 mai 2024
Inondation de la ligne CFF entre Lausanne et Yverdon à la hauteur de Chavornay le 30 mai 2024

Des forêts vaudoises sous pression

L’année 2024 a été moins sèche et moins chaude que les années 2022 et 2023 qui avaient favorisé le développement des populations de scolytes (insectes — en particulier le Bostryche — qui s’attaquent aux arbres pouvant entraîner leur mort). Toutefois, l’ampleur des épidémies de scolytes sur les résineux a encore fortement progressé dans le Jura et sur le Plateau. Le nombre de peuplements attaqués est en forte augmentation et devient très alarmant dans le Jura et inquiétant sur le Plateau.

Dans les Alpes, la situation semble se stabiliser. Certains peuplements feuillus ont été affaiblis par la succession d’années sèches et chaudes. Une importante proportion, voire un dépassement, des coupes admises se sont faites sous forme d’exploitations forcées pour lutter contre les épidémies de scolytes et garantir la sécurité des usagers. À la différence des deux années précédentes, la situation concernant le risque d’incendie en forêt a été plutôt calme avec peu d’interventions des pompiers.

Programme Bâtiments 2024

Le Programme bâtiments 2024 a connu un grand succès puisque l’intégralité du budget de 71,4 millions de francs a été octroyé. Concrètement, près de 1600 audits énergétiques CECB+ (Certificat énergétique cantonal des bâtiments), 1000 projets d’isolation thermique et 1700 remplacements de chauffage ont reçu une décision de soutien financier du programme.

Ce montant record est aussi dû au soutien à plusieurs grands projets de chauffage à distance pour un montant de près de 20 millions de francs. Ces aides financières devraient générer quelque 500 millions de francs de travaux dans l’économie tout en permettant de réduire environ 240 000 tonnes de CO2 émis dans le canton.

Développement des réseaux thermiques dans l’agglomération Lausanne-Morges (PDRT)

Le Plan de développement des réseaux thermiques (PDRT) de l’agglomération Lausanne-Morges (PALM) a été mené sous forme participative avec les 26 communes de l’agglomération et les porteurs de projet concernés. Ce document a pour but d’organiser le développement coordonné des réseaux thermiques dans le périmètre du PALM. Il a permis de réaliser l’inventaire des projets de réseaux thermiques existants et planifiés jusqu’à l’horizon 2034 et de les comparer aux objectifs de la planification énergétique.

Avec les réseaux existants, ces projets de réseaux devraient permettre de couvrir près de la moitié des besoins de chaleur de l’agglomération.

Le PDRT propose aux communes concernées une gouvernance intercommunale pour planifier et piloter le développement des infrastructures en étroite collaboration avec les porteurs de projet.

Au niveau du Canton, une plateforme de coopération a vu le jour. Le projet a débouché sur la signature d’une Charte destinée à renforcer la coordination entre Canton, communes et porteurs de projet, afin de faciliter et d’accélérer la réalisation des réseaux thermiques.

Dans ce cadre, des rencontres annuelles sont prévues avec tous les acteurs.

 

Cyanobactéries dans le Léman

À la suite du décès suspect d’un chien ayant nagé dans le Léman à Villeneuve fin juillet 2024, la DGE a mandaté des prélèvements et des analyses dans ce secteur du Léman qui ont confirmé la présence d’une espèce de cyanobactéries potentiellement toxique.

Cette espèce se développe dans les rivières et est similaire à celle observée depuis quelques années à l’embouchure de l’Areuse, dans le lac de Neuchâtel.

La DGE a rapidement informé les communes concernées (Villeneuve, Noville, Roche) et recommandé à la commune de Villeneuve de restreindre la baignade aux alentours de l’embouchure de l’Eau Froide. Une démarche de communication a été menée afin de sensibiliser la population à faire preuve de vigilance face à la possible prolifération de ces cyanobactéries dans les plans d’eau et pourtours des lacs au cours de l’été.

La DGE, en collaboration avec les services de l’État concernés (DGAV, DSAS, OFCO), élabore pour 2025 une stratégie de communication et de sensibilisation aux cyanobactéries dont le développement estival devient un phénomène récurrent.

Bilan de la qualité des eaux des rivières, des lacs et des eaux souterraines

La DGE a publié deux rapports qui offrent une vue d’ensemble sur l’état actuel de la qualité des eaux superficielles (rivières et lacs) et souterraines du canton. Ce bilan s’appuie sur le vaste réseau de surveillance mis en place et les dizaines de milliers de données récoltées au moyen de ce dispositif entre 2018 et 2022.

Ce bilan particulièrement complet met en évidence une amélioration significative de la qualité des eaux par rapport aux décennies passées, grâce aux mesures mises en place, notamment dans le traitement des eaux usées et la gestion des eaux dans l’agriculture.

Bien qu’à l’échelle du canton, la tendance soit positive, certaines rivières et nappes souterraines présentent encore des déficits et nécessitent des améliorations, en ce qui concerne les micropolluants dont certaines substances persistantes contaminent les milieux aquatiques depuis des décennies. Les progrès des méthodes d’analyse permettent désormais une meilleure évaluation de l’ampleur de ces contaminants dans les eaux, notamment les métabolites de pesticides et les substances per et polyfluoroalkylées (PFAS).

Face aux changements climatiques et à la pression croissante sur la qualité et la disponibilité des ressources en eau, une vigilance accrue est nécessaire. Ces deux rapports constituent à cet égard des outils de référence et marquent la première étape vers une gestion intégrée de ses eaux. Une approche globale intégrant toutes les dimensions et les acteurs liés à la gestion de l’eau est en effet essentielle afin de relever les nombreux défis liés à l’utilisation et à la protection des ressources en eau.

Les rapports sont téléchargeables sur www.vd.ch/qualite-des-eaux