Bureau de l'égalité entre les femmes et les hommes (BEFH)

Bureau de l'égalité entre les femmes et les hommes

Migration et violence domestique – Renforcement des mesures de protection

En 2024, la Journée du réseau de lutte contre la violence domestique a été consacrée à la thématique de « L’élément migratoire dans le contexte de la violence domestique », permettant d’aborder la question de la vulnérabilité sous l’angle de la migration. Les victimes de violence domestique en situation de migration peuvent être confrontées à des difficultés spécifiques : insécurité administrative liée au permis de séjour, méconnaissance des prestations sociales et médicales, barrière de la langue… Cette journée a été l’occasion de sensibiliser différents secteurs professionnels, faire le point sur les ressources disponibles et les évolutions favorables au vu de la révision du dispositif légal applicable.

En 2022, le Conseil d’État a renforcé le dispositif de conseil et soutien aux femmes victimes de violence domestique au statut de séjour précaire au travers des mesures suivantes :

  • Renforcement de l’accompagnement aux victimes de violence domestique par le Service de la population et la Fraternité du Centre social protestant Vaud (CSP Vaud) ;
  • Campagne d’information sur les aides disponibles et les droits des personnes concernées diffusée en 2024 ;
  • Uniformisation de la durée de l’hébergement d’urgence au Centre Malley-Prairie à 60 jours pour toutes les femmes victimes de violence et leurs enfants, indépendamment de leur statut de séjour ;
  • Requalification de deux étages d’un foyer EVAM pour les réserver aux femmes et à leurs enfants ;
  • Réflexions autour de l’hébergement des personnes LGBTIQ migrantes.

Ces mesures ont fait l’objet d’un bilan en 2024. Tant l’appréciation des services concernés que les statistiques récoltées montrent un impact très positif sur la situation des bénéficiaires.

Colloque sur la parole des enfants dans un contexte de violence domestique

Un colloque interdisciplinaire au sujet de la parole des enfants exposés à la violence dans le couple a été organisé par le Bureau de l’égalité entre les femmes et les hommes (BEFH) et l’Unité de médecine des violences du CHUV (UMV) à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination des violences à l’égard des femmes, le 25 novembre.

Cette journée a permis à l’UMV de présenter les résultats de la 3e phase de son étude sur l’exposition des enfants à la violence dans le couple, centrée sur le vécu des jeunes exposés à la violence domestique durant leur enfance. Cette recherche a recueilli leur expérience, les ressources sur lesquelles ils et elles ont pu s’appuyer, ainsi que leurs besoins dans un tel contexte.

Ce colloque a également abordé la détection, l’orientation et la prise en charge dans le canton au travers des interventions du CanTeam (CHUV), de la Direction de l’enfance et de la Jeunesse (DGEJ) et de l’Ordre judiciaire vaudois (OJV). Des bonnes pratiques développées dans d’autres pays ont également été présentées, dont celle du dispositif hospitalier médico-légal spécialisé autour de l’enfant (Unité d’Accueil Pédiatrique Enfance en Danger) au Centre hospitalier universitaire d’Orléans, en France ou encore du modèle de protection de l’enfant en contexte de violence conjugale (PEVC) implanté au Canada.

Colloque 25.11.24 – photo JuniorTeam SG-DCIRH

3e rapport sur la violence domestique

Le rapport 2024 « les chiffres de la violence domestique » relève que la police intervient en moyenne 4 fois par jour à domicile et expulse la personne auteure des violences presque dans un cas sur trois. Il souligne que les centres d’aide aux victimes d’infractions sont de plus en plus connus et ainsi toujours plus sollicités par les victimes.

Ce rapport est établi sur la base du mécanisme de recueil de données mis en place depuis 2015 par le BEFH permettant de comprendre le phénomène de la violence domestique et d’en analyser l’évolution en vue du renforcement des prestations cantonales d’aide et de soutien.

Formation à la détection de la violence domestique au Service des curatelles et tutelles professionnelles

En décembre 2024, des cadres du Services des curatelles et tutelles professionnelles (SCTP) ont suivi la formation continue DOSAVI organisée par le BEFH, un programme de renforcement des compétences en matière de détection et d’orientation des victimes et personnes autrices de violence domestique.

Les collaboratrices et collaborateurs du SCTP peuvent être confrontés dans leur pratique à des personnes qui subissent ou exercent cette violence, mais ne font pas appel aux prestations cantonales pour trouver l’aide nécessaire pour faire cesser cette violence. La formation proposée donne des clés pratiques pour la détection, adaptées aux situations spécifiques gérées dans le cadre des curatelles.

Soutien aux mises en œuvre du programme As de cœur dans les établissements scolaires vaudois

Le BEFH promeut le programme « As de cœur- amitié, amour et sexualité sans violences » en étroite collaboration avec la Fondation Radix et l’Unité de prévention et de promotion de la santé (UPSPS). Ce programme de prévention de la violence dans les jeunes couples destiné aux écoles a pour but de favoriser le respect dès les premières relations amoureuses, et in fine réduire la survenance de la violence domestique à l’âge adulte.

En 2024, plus de 50 mises en œuvre de ce programme ont pu être déployées dans des établissements scolaires du canton.

Programme As de cœur – illustration tirée du site de la Fondation Radix

Formation «pharmacies» reprise dans plusieurs cantons et traduite en allemand

Fruit de la collaboration entre le BEFH et la Pharmacienne cantonale, le premier e-learning en Suisse sur la problématique de la violence domestique adapté à l’environnement des pharmacies a été lancé en novembre 2022 par le Canton de Vaud. Ce programme destiné aux pharmaciennes et pharmaciens et aux assistantes et assistants en pharmacie a rencontré un vif succès. Plus de 400 professionnels de la santé sont aujourd’hui familiarisés avec la problématique et disposent d’outils pour détecter et orienter les victimes de violence domestique.

À la suite de ce succès, cette formation a été reprise par plusieurs cantons, dont Genève, Neuchâtel, Valais, Soleure, Thurgovie, et le Tessin. Elle a ainsi été traduite en allemand et en italien.

Label pour les pharmacies ayant du personnel formé à l’e-learning sur la violence domestique

Contrôle de l’égalité salariale: étude et contrôles

En 2024 le Canton a décidé, afin de gagner en efficacité et en efficience dans la sélection des entités employeuses à contrôler, de procéder à un tirage au sort pondéré par le risque de non-respect de l’égalité salariale. Cette nouvelle approche repose sur une vaste étude économétrique mandatée par le Bureau de l’égalité entre les femmes et les hommes (BEFH) à la société CORESO et au bureau d’études BASS. Depuis 2020, le Canton tire en effet au sort, chaque année, au moins dix entreprises ayant obtenu un marché public dans le canton ou dix entités subventionnées, afin de les soumettre à un contrôle. Le respect du principe constitutionnel de l’égalité salariale entre femmes et hommes contribue à assurer une concurrence loyale entre les entreprises actives dans les marchés publics et l’octroi aux mêmes conditions des fonds publics aux entités subventionnées.

L’étude propose un modèle statistique pour cibler le risque de non-respect utilisant les résultats de tous les contrôles réalisés en Suisse depuis 2006. Cette étude conclut qu’un gain d’efficacité significatif peut être obtenu en prenant en compte ce risque de non-respect dans la sélection des entités à contrôler. Elle constate aussi que les entreprises actives dans les marchés publics présentent un risque de non-conformité plus élevé que les entités subventionnées. Outre l’efficacité, l’étude prend aussi en compte l’égalité de traitement entre les entités contrôlables et la charge administrative liée à la sélection.

Illustration tirée de l’étude du BEFH sur la sélection selon le risque dans les contrôles du respect de l’égalité salariale © BEFH

2e rencontre des conseillères et conseillers d’État en charge de l’égalité

Les sept conseillères et conseillers d’État romands en charge de l’égalité se sont réunis à Sion le 29 août 2024 dans le cadre de l’action de la Conférence romande des bureaux de l’égalité (egalite.ch). Les échanges ont porté sur la responsabilité des cantons dans la concrétisation de l’égalité salariale, que ce soit par des contrôles dans les marchés publics et les subventions, par des mesures de sensibilisation, ou au travers de bonnes pratiques en tant qu’employeur. À l’issue de cette rencontre, les sept élues et élus ont signé une déclaration commune qui réaffirme leur engagement en faveur de l’égalité salariale et le devoir d’exemplarité de l’État en la matière.

De plus, elles et ils ont chargé les bureaux romands de l’égalité de mener les tâches prioritaires suivantes :

  1. Proposer un projet commun en vue d’une éventuelle mutualisation des ressources et des compétences en matière de contrôles de l’égalité salariale au sein du secteur public, dans le cadre de leurs rôles d'employeurs, d'adjudicateurs de marchés publics ou d'organes de subventionnement.
  2. Pour les cantons où cela ne se fait pas encore, une collaboration des bureaux ou offices de l’égalité avec les services cantonaux des ressources humaines afin de mettre en valeur les mesures prises en faveur de l’égalité par les administrations cantonales dans leur politique du personnel et d’identifier les éventuelles possibilités d’amélioration.
  3. Enfin, de proposer des mesures complémentaires, afin de promouvoir l’égalité salariale tant dans le secteur public que dans le secteur privé.

À l’issue de cette rencontre, les élues et les élus se sont donné rendez-vous en 2025.

Jom – focus chiffres et nouveautés 2024

Plus de 1600 places d’ateliers encore plus diversifiés ont été proposées aux élèves par le BEFH lors de la Journée oser tous les métiers (jom) / Futur en tous genres qui a lieu le 2e jeudi de novembre. Parmi les multiples métiers, les filles ont pu s’initier cette année à ceux de l’automobile, de l’ingénierie et de la boucherie et les garçons aux ressources humaines, aux soins infirmiers ou aux métiers du musée notamment.

Trois conseillères d’État ont accueilli des élèves, afin de leur donner un aperçu de leurs activités. Isabelle Moret, cheffe du Département de l’économie, de l’innovation, de l’emploi et du patrimoine, a emmené les participantes à l’inauguration du nouveau restaurant de Glacier 3000 en présence de l’architecte Mario Botta. Rebecca Ruiz, cheffe du Département de la santé et de l’action sociale, ainsi que Valérie Dittli, cheffe du Département des finances et de l’agriculture, ont aussi fait découvrir la fonction de cheffe de département à des jeunes. Pour la première fois, des garçons ont pu découvrir le travail réalisé par le Bureau de l’égalité, dont le contrôle de l’égalité salariale et la prévention de la violence domestique. Les élèves qui participaient à l’atelier Parlement des filles ont, pour leur part, débattu notamment de la régulation des loups.

Les participants à l’atelier jom au BEFH effectuent un exercice de contrôle de l’égalité salariale fictif avec Jeremy Kolly, chef de projet au BEFH.

Ateliers Santé mentale et périnatalité Santé mentale et maternité : au-delà des tabous.

La maternité – ou la « non maternité » – s’accompagne de nombreuses injonctions. Si les tabous sont encore nombreux, les espaces pour en parler sont rares. Pourtant, ces injonctions ont un impact sur la santé mentale, en particulier des mères.

Le 8 mars, à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, le Bureau de l’égalité entre les femmes et les hommes du Canton de Vaud, le Bureau de l’égalité de l’Université de Lausanne, le groupe de recherche périnatale UNIL-CHUV et L’éprouvette, le Laboratoire Sciences et Société de l’Université de Lausanne, ont organisé une soirée d’échanges sur les tabous encore présents en lien avec la maternité ou la périnatalité, en présence de spécialistes du domaine.

Ainsi, le rapport de la femme à son corps, le vécu parfois traumatique des accouchements, la charge mentale des femmes qui s’accroît lors de l’arrivée d’un enfant, la place des pères ou encore les injonctions en tous genres en lien avec la parentalité sont quelques exemples des sujets qui ont été abordés. 

Cette action s’est inscrite dans le cadre d’une exposition interactive, également financée par le Bureau de l’égalité, qui permet d’aborder les différents enjeux de santé mentale qui peuvent accompagner la maternité.

Exposition, financée par le Bureau de l’égalité, qui permet d’aborder les différents enjeux de santé mentale qui peuvent accompagner la maternité.

Débat public sur l’égalité dans le domaine artistique et culturel

En septembre 2024, la Commission cantonale consultative de l’égalité (CCCE) et le Bureau de l’égalité entre les femmes et les hommes (BEFH) ont organisé le débat public intitulé « Les arts et la culture au prisme de l’égalité », consacré aux enjeux de l’égalité dans le domaine artistique et culturel, abordant notamment les questions de la place qu’occupent les femmes dans les disciplines artistiques ou encore les difficultés rencontrées pour accéder aux fonctions dirigeantes. Du point de vue des institutions, les défis en lien avec les programmations muséales et musicales et leur répartition paritaire ont été évoquées, tout comme l’adoption de mesures favorables à une meilleure participation féminine. À l’instar d’autres domaines, la question de la récolte de données statistiques détaillées sur les actrices et les acteurs culturels s’est posée.

©Alexia Weill

Jeunes et violence dans le couple

Le Canton pilote pour la Suisse romande un projet d’e-gaming de sensibilisation aux mécanismes de la violence domestique destiné aux écoles, qui sera disponible dès 2025. Grâce à ce format innovant, davantage de jeunes pourront être sensibilisés simultanément dans les différents cantons romands, de surcroît avec des coûts réduits et une logistique allégée. La sensibilisation des jeunes à la violence domestique et aux solutions existantes dès leurs premières relations amoureuses est une priorité cantonale afin de réduire la prévalence de la violence domestique à l’âge adulte et sera donc un atout précieux pour leur avenir.

Visuel de l'interface de l’e-gaming

Soirées d’information sur la prévoyance professionnelle en partenariat avec le Bureau de l’égalité de la Ville de Lausanne

Le BEFH a proposé trois soirées d’information sur la prévoyance professionnelle (mai, juin et octobre) en partenariat avec le Bureau de l’égalité de la Ville de Lausanne. En Suisse, l’écart de rente de retraite en défaveur des femmes s’élève à près d’un tiers. Alors que l’égalité est presque atteinte dans l’AVS, les disparités sont très prononcées dans la prévoyance professionnelle. 

Les femmes touchent plus rarement que les hommes une prestation du 2e pilier et lorsqu’elles en touchent une, le montant est inférieur d’environ 40%. Ces soirées permettent de se familiariser avec le 2e pilier et offrent des outils concrets pour analyser un certificat de prévoyance et mieux connaître les incidences de certains choix de carrière et des taux d’activité sur les perspectives financières à la retraite.