Direction générale de l'enseignement postobligatoire (DGEP)

Direction générale de l'enseignement postobligatoire (DGEP)

Maturité en quatre ans : lancement du projet MAT-EO

Le 1er août 2024, le Conseil fédéral et la Conférence des directrices et directeurs cantonaux de l’instruction publique ont fixé la durée à 4 ans du cursus de la maturité gymnasiale dans les nouveaux textes réglementaires et ont publié le Plan d’études encadrant la nouvelle maturité. Afin d’intégrer cette réforme, le Canton de Vaud a lancé le chantier MAT-EO (pour MATurité-Ecole Obligatoire) le 5 mars 2024, avec pour objectif une entrée en vigueur de la nouvelle maturité vaudoise en août 2032.

Le chantier est piloté par le Département de l’enseignement et de la formation professionnelle et poursuit l’objectif d’une structure qui permettrait à certains élèves d’entrer en école de maturité dès la fin de la 10H. En conséquence, MAT-EO bénéficie d’une collaboration étroite entre la Direction générale de l’enseignement obligatoire et de la pédagogie spécialisée (DGEO) et la Direction générale de l’enseignement postobligatoire (DGEP) qui devra préparer le passage à une maturité en 4 ans. La coordination est assurée par un Comité de projet.

Les éléments suivants ont été réalisés à la DGEP en 2024 :

  • Nomination d’un chef de projet ;
  • Mise en place d’une étude confiée à l’UNIL visant à dresser le bilan de la maturité actuelle. Cette étude s’inscrit de manière coordonnée dans un panel plus large d’études visant à faire le bilan du cycle 3 et à analyser le parcours des élèves au-delà de l’école obligatoire ;
  • Élaboration de la gouvernance ;
  • Planification du chantier MAT-EO sur les 15 prochaines années ;
  • Mise en place d’un réseau intercantonal des chefs de projet ;
  • Présentation de MAT-EO à différents partenaires ;
  • Mise en relation étroite avec la planification des bâtiments du secondaire II à l’horizon 2040.

Entrée en vigueur du plan d’études cadre de l’École de maturité

Après plus de 6 ans de travaux, dont deux procédures de consultation et d’audition auprès des cantons et instances impliquées dans la formation, le plan d'études cadre fédéral pour les écoles de maturité est entré en vigueur le 1er août 2024. Avec le règlement sur la reconnaissance des certificats de maturité gymnasiale et la convention administrative correspondant entre la Confédération et les cantons, ce plan d’études constitue la troisième et dernière pièce du socle réglementaire national de la nouvelle maturité.

Le plan d’études cadre poursuit plusieurs objectifs. Il doit principalement renforcer la comparabilité des titres et exigences gymnasiales, donner un cadre à l’enseignement disciplinaire, fournir des outils pour mieux appréhender les défis sociétaux ainsi que poser des bases communes à la promotion et au développement de l’apprentissage transversal et de l’interdisciplinarité. Il se divise en trois parties : la première partie présente les fondements, la deuxième partie décrit les thèmes transversaux et la troisième partie contient les plans d’études cadres des disciplines et le cadre des options spécifiques et complémentaires.

La déclinaison du nouveau plan d’études cadre cantonal pour l’École de maturité fait partie intégrante du projet MAT-EO. Prenant acte de la place essentielle qu’un Plan d’études revêt pour la structuration, l’organisation et le fonctionnement d’une filière, le Département de l’enseignement et de la formation professionnelle prévoit d’impliquer et mobiliser divers groupes de spécialistes de la formation pour le rédiger et le mettre en œuvre.

Signature convention Vaud-Zurich : mobilité des élèves et du personnel enseignant des gymnases

La deuxième Semaine nationale de l’échange a eu lieu dans toute la Suisse du 18 au 22 novembre 2024, occasion pour le Département de l’enseignement et de la formation professionnelle de mettre en lumière le travail effectué à longueur d’année pour promouvoir les échanges linguistiques. En effet, la mobilité des jeunes en formation a toujours été une préoccupation pour le Canton, pionnier en la matière puisque plusieurs dispositifs d’immersion de moyenne et longue durée sont déjà en œuvre.

La Direction générale de l’enseignement postobligatoire (DGEP) s’est donc associée à la Semaine nationale de l’échange en signant une déclaration pour favoriser les échanges entre gymnases vaudois et zurichois le 18 novembre 2024 au gymnase de Morges. Ce texte s’inscrit dans la lignée de la déclaration d’intention signée en septembre 2021 par les deux Cantons et qui a déjà donné lieu à des accords pour l’école obligatoire et la formation professionnelle. Ainsi, cette troisième et dernière étape institutionnelle vise à encore faciliter l'enrichissement des parcours scolaire et professionnel de chaque jeune, ainsi que du corps enseignant, à travers les échanges ou la mobilité.

Gymnases et écoles professionnelles : une vision à long terme pour la formation

Toujours plus d’élèves souhaitent obtenir une maturité, un CFC ou un diplôme après leur scolarité obligatoire. Pour répondre à cette demande, les lieux de formation doivent être repensés et adaptés. Les départements chargés de la formation et de la construction ont donc élaboré une stratégie à l’horizon 2040 qui répond au double défi de la qualité des espaces d’enseignement et de la conservation du patrimoine. Cette vision à long terme propose le site de formation-type de demain et projette l’avenir des gymnases et écoles professionnelles.

Un nouveau gymnase est déjà annoncé sur la Côte. Un autre projet situé dans le nord du canton devrait compléter ceux déjà en cours à Aigle, Crissier et Echallens. Un nouveau gymnase dans la région lausannoise devrait ensuite remplacer des sites aujourd’hui en location à Provence et Sévelin. Des extensions, optimisations, relocalisations ou nouvelles constructions sont aussi planifiées pour plusieurs écoles professionnelles comme à Payerne, Lausanne ou à la vallée de Joux. 

À la rentrée 2025-2026, le site du Gottrause ouvrira ses portes. Doté de 47 salles polyvalentes, il pourra accueillir le gymnase de Crissier, avec une capacité pouvant atteindre jusqu’à 1200 élèves, le Gymnase pour adultes ainsi que la future Cité des métiers. Une extension est prévue à la rentrée suivante au Gymnase de Bussigny. Elle comprend des espaces destinés à augmenter la capacité de l’établissement de 800 à 1200 élève ainsi qu’une nouvelle salle de sport triple.

Déploiement de l’éducation numérique

À la rentrée 2024, le déploiement de l’éducation numérique a débuté dans quatre établissements postobligatoires pilotes : l’ESSanté, le Centre d’enseignement professionnel de Morges (CEPM) ainsi que les Gymnases de Chamblandes et de Morges. Près de 500 enseignantes et enseignants ainsi que plus de 5000 élèves participent à cette première phase visant à moderniser et harmoniser les infrastructures (wifi, sécurité des réseaux, modernisation des équipements), à équiper le corps enseignant d’ordinateurs personnels sécurisés et à imaginer la salle de classe de demain. Une politique de Bring Your Own Device (BYOD) permet d’encadrer l’utilisation des équipements privés par le personnel enseignant avec une compensation financière actuellement à l’étude.

Un programme de formation des enseignantes et enseignants accompagne cette transition pour leur permettre de renforcer leurs compétences numériques et encourager l’échange de pratiques entre pairs. Des modules spécifiques sont également prévus autour de thématiques comme la pédagogie numérique, la gestion de l’environnement numérique de travail, l’approfondissement des usages numériques dans les filières techniques ou la sensibilisation aux enjeux du numérique. Des formations spécifiques sur les impacts et les opportunités de l’intelligence artificielle sont également proposées, permettant au personnel enseignant d’anticiper les transformations à venir dans ses disciplines respectives.

Intégration du Portail migration à l’OCOSP

Le Portail migration a été formellement intégré à l’Office cantonal d’orientation scolaire et professionnelle (OCOSP) en août 2024. Cette unité doit remplir les missions suivantes :

  • Accueillir les personnes migrantes âgées de 15 à 25 ans récemment arrivées dans le canton en leur proposant des entretiens d’accueil pour favoriser leur parcours de formation en les orientant vers les ressources et mesures adéquates ;
  • Assurer un suivi des jeunes primo-arrivants en portant une attention particulière à celles et ceux qui se trouvent dans une situation complexe ;
  • Coordonner et harmoniser les activités du Portail migration avec les mesures relevant de l’enseignement postobligatoire et favorisant l’intégration du public cible ;
  • Informer les partenaires et les familles sur les thématiques liées à l’allophonie et à l’intégration professionnelle.

Le Portail migration est situé dans les locaux de la direction cantonale de l’OCOSP à Lausanne mais s’adresse aux jeunes primo-arrivants de l’ensemble du canton. Quatre professionnelles et professionnels assurent cette prestation et reçoivent les jeunes, leur famille ou les autres actrices et acteurs du réseau. En 2024, le Portail migration a reçu plus de 700 personnes en entretien.

Le travail du Portail migration est mené en étroite collaboration avec le réseau Santé-Social-Education du Canton et plus particulièrement avec l’Unité Migration Accueil (UMA) de la Direction générale de l’enseignement obligatoire et de la pédagogie spécialisée (DGEO). L’inscription du Portail migration dans les prestations de l’OCOSP procède d’une volonté de simplification administrative des processus de prise en charge des jeunes en transition entre l’école obligatoire et la formation secondaire II.

Lancement du processus de révision des bases légales cantonales de la formation professionnelle

Dans le cadre de l’actuelle Législature 22-27, le Département de l’enseignement et de la formation professionnelle a pris la décision de procéder à une révision partielle de la loi vaudoise sur la formation professionnelle (LVLFPr) et de son règlement. Datée de juin 2009, elle nécessite des mises à jour dans un contexte sociétal et légal en perpétuel changement et en accord avec la politique publique de valorisation de la formation professionnelle menée par le Canton.

Afin de démarrer ce processus de révision, un premier sondage portant sur divers sujets a été mené auprès des actrices et acteurs qui composent l’écosystème de la formation professionnelle. Ce recueil préalable d’informations a permis notamment d’identifier les pistes de travail les plus saillantes, en vue d’organiser les différents groupes de consultation. Ces derniers ont débuté leur activité tout au long de l’année 2024 et poursuivent actuellement les réflexions.

Formation continue : réflexion en cours pour l’élaboration d’une loi cantonale

En 2024, une réflexion a été menée pour poser les bases d’un projet de loi cantonale sur la formation continue. Cette démarche fait suite aux Assises cantonales de la formation continue de 2018 et à une analyse juridique menée entre 2022 et 2024. Ces travaux ont souligné la nécessité d’une législation spécifique pour structurer et encadrer ce domaine.

Conformément aux principes fédéraux, le Canton est tenu de définir des règles adaptées et de collaborer étroitement avec la Confédération pour promouvoir la formation tout au long de la vie. Toutefois, ce projet est actuellement tributaire des discussions en cours au niveau fédéral concernant l’allègement des aides financières aux cantons et aux organisations œuvrant en faveur de la formation continue.