Direction générale de l'enseignement postobligatoire (DGEP)

Direction générale de l'enseignement postobligatoire (DGEP)

Mesures renforcées pour valoriser l’apprentissage

Renforcer la formation professionnelle reste une priorité du Conseil d’État pour la législature 2022-2027 avec le lancement, dès le mois de novembre, d’un deuxième plan d’action général, poursuivant les efforts déployés depuis fin 2019. Décliné en 5 objectifs stratégiques, 3 axes prioritaires et 16 mesures structurantes, il vise à mieux informer tous les publics (élèves, parents, entreprises), à favoriser les transitions directes vers le CFC et l’AFP ainsi qu’à s’associer aux milieux professionnels pour développer des formations vers les métiers qui répondent aux défis contemporains dans les domaines de la santé, du numérique et de la transition énergétique.  

Alors que seuls 19,8% des jeunes se lancent directement dans une formation professionnelle à la fin de la scolarité obligatoire, ils sont à terme – soit quelque 5 ans plus tard – plus du double à rejoindre cette voie. En termes d’efficience du système, cela démontre un important potentiel d’amélioration en matière d’orientation professionnelle en général et, en particulier, au niveau des solutions transitoires et plus spécifiquement des classes de raccordement, lors de ce passage au secondaire II. À ce titre, le renforcement de cet accompagnement constitue le premier axe de la nouvelle stratégie de l’Office cantonal d’orientation scolaire et professionnelle. Plus largement, cette stratégie vise également à promouvoir davantage la diversité des métiers, avec un focus sur les métiers des transitions énergétique et numérique, ainsi qu’à soutenir l’employabilité des adultes. Pour redonner sa juste place au choix de l’apprentissage, le plan d’action du DEF va aussi mettre l’accent sur la promotion et l’information, notamment par la création d’une Maison des métiers, d’une campagne sur les réseaux sociaux ainsi que d’un projet pour permettre aux jeunes de trouver plus facilement une place de stage.   

Inauguration du Centre de formation professionnelle de Vennes

Inaugurés en septembre 2022, trois nouveaux bâtiments ont donné naissance au Centre de formation professionnelle de Vennes. Ces édifices, réalisés en un temps record, témoignent de la volonté du Canton de Vaud de continuer d’investir dans la formation professionnelle, au travers de constructions durables. Cette infrastructure, principalement construite en bois local avec un usage minimal du béton, des panneaux photovoltaïques et une production de chaleur par sondes géothermiques, sera certifiée Sméo, label de construction durable. Ces nouveaux espaces permettent aussi de poursuivre le développement du Centre d’orientation et de formation professionnelles (COFOP) et de l’École technique – École des métiers de Lausanne (ETML).  

Le COFOP, déjà présent sur ce site au nord de Lausanne, a ainsi pu se développer en accueillant 30 apprenties et apprentis supplémentaires, notamment dans les métiers de la bouche. Ces bâtiments permettent aussi aux élèves de l’ETML, futures informaticiennes et informaticiens, de bénéficier de nouveaux locaux. Le nombre de places dans cette filière très demandée va ainsi progressivement augmenter de 150 places en 2022 à près de 200 dès 2025. Grâce à ce nouveau campus de formation professionnelle, le COFOP et l’ETML vont également pouvoir s’appuyer l’une sur l’autre en mutualisant des ressources et en créant des synergies. Au total, ce nouveau site de la formation professionnelle vaudoise accueille plus de 500 jeunes en formation.  

L’un de trois nouveaux bâtiments du Centre de formation professionnelle de Vennes 

©Dylan Perrenoud

Éducation numérique au Secondaire II : développement des infrastructures et première volée à suivre l’informatique en discipline obligatoire à l’École de maturité

En prévision du déploiement de l’éducation numérique, la standardisation des infrastructures informatiques ainsi que l’extension du réseau wifi – en tant que conditions-cadre essentielles au déploiement de ce chantier stratégique également au postobligatoire – se sont poursuivies dans les établissements du secondaire II. Les principaux projets ont concerné l’installation d’infrastructures en raison de l’ouverture de nouveaux établissements ou bâtiments (Centre de formation professionnelle à Vennes, École de l’Accueil à l’avenue de la Gare mais aussi l’extension du Gymnase de Nyon La Côte). 

Au niveau des enseignements proprement dits, et conformément aux dispositions décidées au niveau national, l’ensemble des élèves en École de maturité doit suivre l’informatique comme discipline obligatoire dès la rentrée 2022. Dès septembre 2020, une formation de 107 crédits ECTS, coordonnée par l’Université de Fribourg, a été proposée pour les enseignantes et les enseignants ne disposant pas d’un master en informatique, en tant que condition posée pour pouvoir enseigner cette nouvelle discipline obligatoire. À la rentrée 2022, la première volée d’élèves de l’école de maturité a débuté les cours obligatoires d’informatique. Comme la numérisation touche l’ensemble des citoyennes et des citoyens, le plan d’études vaudois en science informatique offre, en plus des compétences de base (programmation, algorithmique, architecture, …), une part importante à la réflexion critique sur les enjeux sociaux, politiques et économiques qu’elle soulève. Ces apports participent à une éducation en humanités digitales par une approche humaine et interdisciplinaire de la technologie. 

  

Mise en œuvre de la réforme de l’enseignement des métiers du commerce et de la vente

Les nouvelles ordonnances du Secrétariat d'État à la formation, à la recherche et à l'innovation (SEFRI) sur la formation professionnelle initiale de gestionnaire de commerce de détail CFC et d’assistant du commerce de détail AFP sont entrées en vigueur à la rentrée scolaire 2022. Celles des employés de commerce CFC et AFP suivront dans les écoles professionnelles et de commerce vaudoises, à la rentrée d’août 2023. Ces nouvelles ordonnances constituent une réforme majeure avec l’introduction des compétences opérationnelles qui transcendent désormais les disciplines, sans les exclure. Concrètement, cela signifie que les séquences d'enseignement sont construites autour d’activités réelles de travail, lesquelles comprennent des contenus disciplinaires. Les branches de la maturité professionnelle ne sont quant à elles pas concernées par les réformes et demeurent inchangées.  

Au travers des compétences opérationnelles, il est postulé que l’apprentissage dual de ces métiers s'en trouvera renforcé, puisqu’elles introduisent des liens consolidés entre la pratique professionnelle, les cours théoriques et les cours interentreprises. S’il est à relever que l’introduction des compétences opérationnelles est une exigence posée par le droit fédéral depuis plus d’une dizaine d’années et qu’elles s’appliquent à toutes les nouvelles ordonnances de formation, il s’agira de tirer un bilan sur les effets de ce nouveau mode d’enseignement sur les formations vente et commerce.  

Augmenter l’employabilité des adultes

Après une phase pilote, le projet VIAMIA est devenu, dès 2022, une prestation à part entière de l’Office cantonal d’orientation scolaire et professionnelle (OCOSP). Il offre aux adultes de plus de 40 ans la possibilité de dresser un bilan professionnel et de bénéficier de conseils pour augmenter leur employabilité. Des démarches de communication régionales ont été entreprises dans le but de toucher un public faiblement qualifié, encore sous-représenté parmi les personnes sollicitant cette offre.  

En outre, et durant cette année écoulée, la DGEP a mis en place quatre nouveaux dispositifs de préparation aux examens finaux via l’article 32 et ouvert la validation des acquis d’expérience dans quatre métiers. Au total, 363 nouvelles candidates et candidats ont été enregistrés tandis que le nombre de diplômes délivrés est passé de 380 en 2021 à 440 en 2022, soit une hausse de 16%. Concernant l’offre de cours relatifs aux compétences de base, 450 personnes en ont bénéficié, soit une augmentation de 22% de candidates et de candidats par rapport à l’année précédente, illustrant ainsi les effets concrets et positifs du plan d’action pour la certification des adultes validé à l’été 2020 par le Conseil d’État.  

Mise en œuvre du nouveau Règlement des gymnases

Un seul texte règlementaire régissait toutes les filières gymnasiales vaudoises. Cette intrication posait certains problèmes, notamment lors de demandes de reconnaissances pour les titres délivrés car les références règlementaires étaient difficiles à identifier. Au terme de deux années de travaux et d’une phase de consultation, le Règlement des gymnases a cédé la place à cinq règlements spécifiques à chaque filière dispensée, ainsi qu’aux formations généralistes pour adultes, offrant ainsi une plus grande lisibilité des références règlementaires.