Direction générale de l’enseignement supérieur (DGES)

Direction générale de l'enseignement supérieur (DGES)

HEP : nouveau programme pour davantage de polyvalence dans l’enseignement au secondaire I

En décembre 2022, la HEP Vaud a ouvert les inscriptions pour une nouvelle formation inédite en Suisse romande qui sera proposée dès la rentrée d’août 2023. Elle permettra de suivre un cursus Bachelor dans quatre disciplines d’enseignement, puis de poursuivre avec le Master en enseignement secondaire I. À l’issue de cette formation quadri-disciplinaire, ces personnes polyvalentes, néanmoins spécialistes, seront certifiées pour enseigner quatre disciplines sur les neuf au choix. Les étudiantes et les étudiants ayant suivi ce nouveau cursus obtiendront le même titre, sans différence de statut. 

Actuellement, les enseignantes et enseignants du secondaire I sont formés à l’enseignement d’une (47%), deux (46%) voire trois disciplines (7%). Cette formation passe par un Bachelor universitaire pour les compétences disciplinaires, puis un Master à la HEP Vaud pour les compétences pédagogiques. Ce taux de 93% du personnel enseignant formé pour une ou deux disciplines contribue aux difficultés rencontrées par les établissements scolaires dans la composition de leur corps enseignant. 

La possibilité d’être directement formé grâce au nouveau programme de la HEP dans quatre disciplines permettra notamment de répondre plus aisément à la nécessité, pour les responsables de classe, de disposer de suffisamment d’heures avec les élèves dont ils ont la responsabilité. Cette offre contribuera aussi à réduire la pression sur les effectifs enseignants disponibles pour certaines matières alors que la situation est, comme ailleurs, tendue. Ce programme a également pour but d’élargir le recrutement d’étudiants. Grâce à cette nouvelle possibilité, ils peuvent choisir cette voie de formation directement à l’issue de leur cursus postobligatoire. 

Les formations disciplinaires seront données à l’UNIL pour certaines, et à la HEP Vaud pour d’autres. Le programme a été conçu en étroite collaboration avec le principal employeur, le DEF, et avec l’UNIL pour les formations académiques. 

Les inscriptions sont ouvertes pour une première volée de 75 candidates et candidats. Ils entameront leur cursus en août 2023 et les premières certifications sont attendues en 2028. 

  

Infrastructures : crédits d’investissement et crédits additionnels adoptés par le Grand Conseil en 2022 (Unithèque, Campus Santé et Sciences de la vie)

En 2022, les projets d’infrastructure d’envergure se poursuivent. Un crédit additionnel a été adopté par le Grand Conseil en mai (5.8 millions de francs) pour financer les dépenses supplémentaires nécessaires à la poursuite de l’extension de l’Unithèque sur le site de la BCU à Dorigny, visant notamment à doubler la capacité de stockage et à ajouter 2'000 places de travail. En juin, trois crédits d’ouvrage d’un montant total de plus de 165 millions de francs ont été accordés par le Grand Conseil pour le Campus Santé. Imaginé depuis 2008, ce projet d’envergure nationale regroupera dès 2026, au plus tôt, les enseignements théoriques et pratiques dans le domaine de la santé, la recherche y-relative, des outils de simulation et des logements étudiants. Il renforcera les synergies et la collaboration interprofessionnelle de l’ensemble des professions de la santé. Il s’agit d’une étape décisive dans la stratégie du Conseil d’État pour répondre à la problématique de la pénurie de personnel dans le domaine des soins, ainsi qu’au besoin de doter les professionnelles et professionnels de la santé de compétences toujours plus nombreuses et complexes.  

En novembre, le Grand Conseil a adopté une demande de quatre crédits d’investissement et d’un crédit additionnel pour un montant total de plus de 178 millions de francs dédiés aux Sciences de la vie. Le développement de ce pôle stratégique cantonal innovant et porteur de progrès scientifiques majeurs franchit ainsi une nouvelle étape décisive. Ces investissements permettront la construction d’un nouveau bâtiment sur le site de l’UNIL ainsi que celle d’un bâtiment destiné à la médecine de précision et à l’immuno-oncologie sur le site du Biopôle à Epalinges. Les investissements permettront également l’acquisition d’équipements spécifiques pour le prestigieux Institut Ludwig pour la recherche sur le cancer. 

Augmentation du nombre de diplômes en soins infirmiers et mise en place d’InvestPro

La mise en œuvre du premier volet de l’initiative pour des soins infirmiers forts concerne la formation : il s’agit d’augmenter le nombre de diplômées et diplômés. La DGES et la Direction générale de la santé (DGS) travaillent conjointement à l’augmentation de la capacité à former. Un premier axe de travail concerne le soutien au développement du Campus santé où l’interprofessionnalité aura une grande importance. Un deuxième axe de travail porte sur l’incitation à l’ouverture de nouvelles places de stages, puisque leur manque représente un facteur limitant quant au nombre d’étudiantes et étudiants.  

Le second volet de la mise en œuvre de cette initiative concerne la valorisation des métiers du domaine des soins infirmiers. En effet, un pourcentage important de personnes actives dans ces métiers en sort après cinq ans d’activité. Les raisons de ces bifurcations professionnelles sont multiples et comptent également le personnel qui passe du côté gestion administrative et management. Reste que la flexibilité horaire et l’endurance qu’implique le travail dans les soins doivent être repensés afin de retenir en poste des personnes formées. Un projet porté conjointement par la DGES et la DGS, nommé InvestPro, est destiné à coordonner l’action de l’ensemble des acteurs pour un tel développement des professions de la santé. Il rassemble, en plus des services de l’État cités précédemment, les partenaires formateurs et métiers (EMS, hôpitaux, cliniques, etc.). Un plan d’action sera proposé au Conseil d’État concernant la promotion des métiers de la santé, l’augmentation du nombre de personnes formées et la fidélisation de ces dernières au domaine des soins. 

Pour le Canton, il est par ailleurs impératif de conserver le niveau HES pour la formation en soins infirmiers, afin de garantir l’autonomie d’un personnel à haut degré de compétences, d’autant plus dans la perspective d’une société vieillissante pouvant impliquer une complexification des soins à prodiguer. 

Impacts sur l’exclusion de la Suisse du programme Horizon Europe

Horizon Europe est le programme de financement de la recherche et de l'innovation le plus important et le plus complet au monde. Il dispose d'un budget de 95.5 milliards d'euros et s'étend sur les années 2021 à 2027. Il n'existe aucun programme de financement comparable. En mai 2021, le Conseil fédéral a abandonné les négociations de l’accord-cadre entre la Suisse et l’Union européenne, ce qui a eu pour conséquence la relégation de la Suisse au statut de pays tiers non-associé au programme Horizon Europe. La DGES mène un suivi approfondi et régulier des conséquences de cette relégation sur les chercheuses et chercheurs des hautes écoles vaudoises. Elle a, pour ce faire, des contacts fréquents avec les services de recherche de l’UNIL et elle dispose d’informations continues de la HES-SO. 

Le statut actuel de la Suisse réduit considérablement l’attractivité du domaine des hautes écoles. Il en résulte d’une part que des chercheuses et chercheurs de haut niveau partent vers d’autres pays, et d’autre part la difficulté de recruter le personnel adéquat. Cette perte de compétitivité ciblée est déjà effective et risque de s’étendre plus généralement à divers secteurs économiques en Suisse. Par ailleurs, on constate déjà un effritement économique, de nombreuses startups en lien avec les projets de recherches de nos hautes écoles quittent la Suisse pour d’autres pays de l’UE afin de bénéficier de financements européens. 

Au-delà du suivi de la situation, la DGES traite des objets parlementaires en lien avec cette problématique. Il s’agit d’une part de l’initiative cantonale déposée par Sonya Butera « Pour la réintégration de la Suisse au programme de recherche Horizon Europe » au nom de la Délégation vaudoise de la Commission interparlementaire de contrôle de la HES-SO. D’autre part, la DGES a élaboré une position vaudoise en réponse à une consultation fédérale sur un avant-projet de loi sur le fonds Horizon. Celle-ci vise à créer des bases juridiques pour garantir à travers un fonds spécial un financement stable et sur des mesures transitoires et de remplacement. Elle a été élaborée comme texte de mise en œuvre de deux initiatives cantonales des deux Bâle. 

Nominations au sein de la DGES et des HES

Sur proposition de la Conseillère d’État Cesla Amarelle, le Conseil d’État a accepté le transfert de Jérémie Leuthold du Secrétariat général du département à la tête de la direction générale de l’enseignement supérieur, à la suite du départ à la retraite de Chantal Ostorero. Il est entré en fonction le 1er juillet 2022. Après une formation pluridisciplinaire et un riche parcours dans l’administration fédérale, Jérémie Leuthold était devenu secrétaire général adjoint du Département de l’enseignement et de la formation professionnelle (DEF), en juin 2018, puis secrétaire général dès le 1er janvier 2021. Ses compétences humaines, son dynamisme, son respect des intérêts de chaque institution, ainsi que sa parfaite connaissance des fonctionnements de l’administration publique sont considérés comme des atouts majeurs face aux enjeux que doit relever la DGES. 

Du côté des HES, le Conseil de Fondation a désigné Stéphane Cosandey en tant que nouveau directeur de l’Institut et Haute École de la Santé La Source. Il est entré en fonction le premier mai 2022 et a remplacé Jacques Chapuis qui a fait valoir son droit à la retraite. Au terme d’une procédure rigoureuse impliquant le DEF et le rectorat de la HES-SO, la candidature de Stéphane Cosandey a été plébiscitée par la Commission de nomination et le Conseil de Fondation. Ses aptitudes personnelles, sociales, managériales et politiques sont autant de qualités qu’il mettra au service de la Fondation La Source et des missions de sa haute école de santé. 

Enfin, à la HEIG-VD, Cédric Delapraz a remplacé Ana Maria Nogareda (devenue directrice adjointe) en tant que directeur opérationnel depuis novembre 2022.