Direction générale de la santé (DGS)

La révision de la planification hospitalière pour les soins somatiques aigus a débuté par une analyse des besoins de la population vaudoise confiée à l’Observatoire suisse de la santé. Sur cette base, le Conseil d’Etat a défini les conditions-cadres, fondées sur les principes généraux de qualité et d’économicité fixés par la LAMal.

Tous les hôpitaux et cliniques autorisés à exploiter sur le territoire suisse pouvaient répondre à l’appel d’offres et tous les établissements déjà inscrits sur la liste vaudoise l’ont fait.

Les établissements éligibles ont ensuite été sélectionnés sur la base de leur capacité à assurer une couverture adéquate des besoins de la population. Les missions ont été attribuées en priorité aux établissements les mieux classés, jusqu’à atteindre la couverture des besoins recherchée. Une attention particulière a aussi été portée à la nécessité de garder une masse critique suffisance, nécessaire à la formation et à la qualité des prestations. Ainsi, les prestations rares et exigeant les plus hauts niveaux d’expertises ont été centralisées pour garantir leur qualité. Des prestations plus fréquentes ont été attribuées dans une logique de proximité.

L’offre proposée étant largement supérieure aux besoins, tous les établissements candidats n’ont pas pu être retenus pour l’ensemble des prestations souhaitées. La nouvelle liste hospitalière permet de mettre en évidence et de reconnaître le rôle crucial joué dans ce domaine par les hôpitaux de la Fédération des hôpitaux vaudois, ainsi que par le CHUV. Elle souligne également la place des cliniques en leur attribuant des prestations à charge de la LAMal pour leur contribution à la couverture des besoins.

Cette journée s’est ainsi tenue le 12 mai 2023 pour la première fois dans le canton et a pu accueillir plus de 500 personnes du domaine infirmier lors d’une après-midi de célébration de la profession.

Cet évènement a été l’occasion pour les professionnels d’échanger sur leur profession et son devenir autour d’un programme dédié : une présentation de profils infirmiers spécifiques en vue de mettre en avant la diversité de l’exercice de la profession infirmière, une table ronde constituée d’un panel de cadres du secteur de la santé et d’experts et pour conclure, point fort de la rencontre, la remise de la distinction « Flamme des soins infirmiers vaudois » aux premières lauréates et lauréats. Plus de 68 candidats ont été proposés par leurs pairs pour leurs qualités dans quatre catégories : « sécurité des patients », « mentorat pour les novices », « qualité de la relation de soins » et « leadership et créativité ». Quatre gagnants (trois infirmières et un infirmier) ont été sélectionnés par le jury et primés à la fin de l’exercice.

Cette première édition ayant remporté un franc succès en termes de participation et de répercussion, la rencontre se tiendra dorénavant chaque année. Une seconde édition est planifiée le 16 mai 2024.

Mettre en lumière une profession au cœur du système de santé est une partie visible des actions entreprises par l’Etat de Vaud et ses partenaires contre la pénurie de personnel infirmier. Dans le sillage de l’initiative pour des soins infirmiers forts, une démarche commune globale nommée « Programme cantonal InvestPro » est en cours et traite en particulier du soutien à la formation et de l’amélioration des conditions de travail.

La première étape d’évaluation de l’offre et des besoins dans les disciplines médicales de la médecine de premier recours s’est achevée par la décision du Conseil d’Etat, du 12 octobre 2022, de ne pas limiter le nombre de médecins autorisés à pratiquer à la charge de l’AOS dans les domaines de la médecine interne générale (incluant les médecins praticiens), de la pédiatrie, de la gynécologie-obstétrique, ainsi que de la psychiatrie et psychothérapie pour adultes, enfants et adolescents.

Dans un deuxième temps, le DSAS, en collaboration avec la SVM, a examiné les disciplines médicales les plus susceptibles d’être en suroffre, d’après les données de la Confédération. Sur la base des rapports d’analyses de ces spécialisations médicales, le Conseil d’Etat a décidé de limiter la neurochirurgie dès le 1^er juillet 2023 en publiant le 21 juin 2023 un arrêté sur la limitation de l’admission des médecins à pratiquer à la charge de l’AOS dans le secteur ambulatoire (ALAM). Depuis, le DSAS poursuit ses travaux d’analyse de la situation des différentes disciplines médicales. Durant l’automne 2023, l’examen de 9 nouvelles spécialisations a eu lieu. L’objectif étant de passer en revue l’ensemble des disciplines médicales chaque année.

En outre, un projet de modification de la loi du 29 mai 1985 sur la santé publique (LSP) visant à y ancrer le principe de la limitation de l’admission et à en conférer la compétence au Conseil d’Etat a été mis en consultation, le 6 décembre 2023, par le DSAS. La procédure de consultation est prévue jusqu’au 29 février 2024.

Chaque unité d’hospitalisation est dotée d’une majorité de chambres individuelles et de 4 chambres doubles. L’établissement comprend également des lieux de soins intensifs permettant une prise en charge optimale des patient-e-s ayant besoin d’un encadrement rapproché et continu, ainsi qu’un espace dédié aux prestations de psychiatrie interventionnelle.

Le nouvel hôpital psychiatrique de Cery a été inauguré le 14 septembre 2023. Ses travaux de construction ont débuté en 2016, avec la mise en service de la première aile du bâtiment en 2020. Cet édifice de quatre étages – dont la réalisation s’est déroulée par étapes pour ne pas compromettre l’activité du site – remplace les anciennes unités d’hospitalisation de la clinique de psychiatrie générale devenue vétuste. Un crédit d’études a été accordé par le Grand Conseil en 2007 pour ce chantier de modernisation, suivi d’un crédit d’investissement de CHF 106.6 millions de francs en 2013.

L’achèvement de cette réalisation stratégique coïncide avec les 150 ans de l’inauguration du premier bâtiment dédié à la santé mentale (le bâtiment historique des Cèdres en 1873), dans la campagne de Cery acquise par l’Etat de Vaud en 1861. Le site s’est initialement développé au nord par des structures pavillonnaires symétriques, organisées autour d’une allée, avant de s’étendre au sud avec la mise en service en 1959 d’une clinique (démolie en deux étapes en 2016 et 2020 pour faire place au nouvel hôpital), ainsi que d’un bâtiment réservé à la psychogériatrie (prochainement réhabilité).

La première percée consiste en la création d'un "pont digital" reliant électroniquement le cerveau d'un patient paraplégique à sa moelle épinière sous-lésionnelle. Grâce à cette neuroprothèse, le patient peut transformer ses pensées en action, ce qui lui a permis de retrouver la capacité de marcher de manière naturelle et adaptative. Il lui suffit désormais de penser à marcher pour que sa neuroprothèse s'active et stimule sa moelle épinière, lui offrant ainsi une nouvelle perspective de vie.

La seconde percée concerne un patient atteint de la maladie de Parkinson. A un stade avancé, cette maladie entraîne des troubles sévères de la marche, provoquant de multiples chutes quotidiennes qui empêchaient ce patient de quitter sa maison. Malgré les médicaments dopaminergiques et la stimulation cérébrale profonde déjà en place, ses problèmes demeuraient insolubles. NeuroRestore a conçu une neuroprothèse qui stimule la région de la moelle épinière responsable du contrôle de la marche. Cette prothèse a corrigé les troubles de la marche et le blocage des jambes dont souffrait le patient, lui offrant ainsi la possibilité de récupérer une démarche stable et sans chute.

Ces deux découvertes médicales ouvrent de nouvelles perspectives dans des domaines de la neuro-réhabilitation qui étaient jusqu'à présent dépourvus de solutions efficaces.

Il faut toutefois souligner qu’avant que ces traitements novateurs ne deviennent accessibles à tous les patients dans le besoin, il reste nécessaire de réaliser des études cliniques de plus grande envergure, impliquant un nombre significatif de participants. Cette étape cruciale constitue un des objectifs principaux des chercheurs de NeuroRestore, ainsi que de la société Onward Medical, fondée en 2014 et implantée dans le canton de Vaud, qui se consacre au développement de ces nouvelles neuroprothèses, avec la vision de les rendre accessibles à l'ensemble des personnes nécessitant ces avancées médicales.

L’objectif du Centre NeuroRehab est de promouvoir et de faciliter l’innovation dans le domaine de la neuroréhabilitation par l’intégration de la recherche fondamentale et translationnelle avec des activités et expertises cliniques, ainsi que de la technologie. Soutenu dès ses débuts par le canton de Vaud, le CHUV, l’UNIL et l’Institution de Lavigny, NeuroRehab se voit également rattaché au Service de Neuropsychologie et Neuroréhabilitation du CHUV. Le Centre s’étend sur une surface de plus de 500m2 attenante aux espaces de thérapie, favorisant de façon optimale les échanges entre les chercheurs et les cliniciens, ainsi que le recrutement des patients pour les protocoles de recherche, bénéficiant ainsi de compétences-clé et de locaux équipés dédiés à l’imagerie cérébrale, l’évaluation de la marche, la robotique, la réalité virtuelle, les jeux vidéo thérapeutiques et la neurostimulation non-invasive. À cela viennent s’ajouter d’importantes collaborations académiques et industrielles locales et internationales.

L’application du programme ERAS® au CHUV est réalisée dans différents domaines : la chirurgie viscérale, l’urologie, la gynécologie et la chirurgie thoracique. En 2023, quatre nouvelles spécialités ont été certifiées ERAS® : la chirurgie cardiaque, l’orthopédie, la chirurgie spinale et la neurochirurgie (adulte et pédiatrie). Depuis 2011, plus de 8’400 patient·e·s dont les soins relevaient de ces sept domaines ont bénéficié de la prise en charge ERAS®. La plupart ont été traité.e.s pour un cancer.

Afin de répondre aux critères de certification établis par la Société ERAS®, les services certifiés doivent être en mesure de suivre la qualité de leurs prises en charge. Depuis 2011, le CHUV utilise le logiciel EIAS© (ERAS® Interactive Audit System) permettant de suivre de manière proactive les indicateurs ERAS®.

Dans le courant de l’année 2023, les réflexions ont été menée afin de déployer en 2024 le projet ERAS Institutionnel, qui a pour objectif principal de mettre en place une cellule « ERAS institutionnel » permettant de coordonner et mutualiser les ressources nécessaires à la mise en place d’une culture ERAS au sein des services chirurgicaux du CHUV. La création de cette cellule permettra de créer des synergies et d’assurer une prise en charge optimale des patients chirurgicaux, mais également de renforcer la visibilité et le statut du CHUV comme centre de référence national et mondial dans le domaine.

L’équipe de projet avait pour mission de penser la future organisation spatiale, clinique et fonctionnelle, en l’intégrant dans les locaux actuels et en étroite coordination avec les autres secteurs des urgences. Une analyse de la situation initiale a été conduite, intégrant les besoins des patients et de leurs proches, la typologie de leurs problèmes de santé, et les impératifs liés à l’activité ambulatoire, le tout dans une vision d’efficience, de qualité de prise en charge et de formation du personnel.

Réalisé avec l’objectif de garantir la continuité de la mission, ce projet s’inscrivait dans un périmètre plus large de transfert d’activités incluant :

• La reprise de l’activité d’urgences par le Service des urgences du CHUV.
• La reprise de l’Hôpital de Jour par le Département de Médecine du CHUV.
• La réorganisation de l’accueil administratif et clinique des patients.
• Le maintien des consultations de suivi de médecine générale à Unisanté.

La reprise des urgences d’Unisanté, effectuée au 1^er novembre 2023, a permis de :

• améliorer l’expérience des patients et de leurs familles, en réduisant les transferts entre institutions et en améliorant la continuité des soins
• améliorer la qualité des prises en charge avec des missions plus clairement définies
• développer au sein des urgences une compétence ambulatoire pour l’ensemble des problématiques médicales, traumatologique ou chirurgicales
• créer une synergie pour la gestion des ressources entre les différents secteurs du service des urgences
• étoffer la formation des médecins et soignants, avec une patientèle réunissant l’ensemble des problématiques d’urgences.

Cette réorganisation a été réussie grâce à l’accompagnement au changement du personnel et le maintien des droits acquis pour les personnes intégrées au sein du CHUV pour mener à bien ces activités. Un plan d’intégration a été élaboré afin de leur permettre d’acquérir des compétences transverses pour travailler progressivement dans l’ensemble du service des urgences.