Infractions et contraventions commises par des mineurs

Introduction

Certains actes que les médias appellent parfois à tort «incivilités juvéniles» peuvent constituer des infractions et des contraventions commises par des mineurs. Ces comportements sont réprimés par la législation pénale des mineur·e·s. Il s’agit par exemple de tags et autres dommages à la propriété privée ou publique, de violences à l’encontre de tiers, d’injures envers le personnel communal (concierge de l’école par exemple), etc.

Dernière mise à jour le 01.07.2021

Pour mener une action de prévention et d’éducation auprès d’un·e mineur·e qui a commis des contraventions ou des délits poursuivis sur plainte par les autorités communales, deux concepts de prise en charge des violences et infractions juvéniles ont été développés par la Police cantonale, et ont déjà fait leurs preuves dans plusieurs communes.

Puero

Puero est un concept de résolution de problèmes liés aux comportements incivils voir délinquants de mineur·e·s. Par le biais de la mise en place d’un groupe de travail limité dans le temps, et constitué de représentant·e·s des municipalités des communes regroupées autour d’un établissement scolaire et de sa·son directeur·trice, d’un·e représentant·e de la police communale et d’un·e représentant·e de la police cantonale, les objectifs visés seront :

  • Le partage de toutes les informations nécessaires pour comprendre le problème (secret partagé)
  • La recherche de solutions à ces problèmes d’inactivités et/ou de délinquance juvénile, dans une optique de partage des responsabilités dans l’action (chaque partenaire doit participer à résoudre le problème)
  • L’application cohérente de mesures préventives et/ou coercitives portées par tous les partenaires du groupe de travail

Concrètement, le réseau :

  1. Aborde tous les problèmes liés à la délinquance et aux incivilités juvéniles qui préoccupent les membres du groupe de travail
  2. Cible et analyse les lieux de rencontres à problèmes
  3. Étudie et mets en place des solutions avec l’aide de spécialistes
  4. Partage avec des responsables opérationnel·le·s de la gendarmerie, de la police judiciaire et de la police communale, les différentes possibilités d’actions [coercitives et/ou préventives).

Conciliations extrajudiciaires

Il s’agit d’un accord privé entre un·e membre de la Municipalité représentant la commune lésée et l’auteur·e d’un dommage (parents et mineur·e), en vue d’obtenir une réparation en nature (travaux au service de la population) et éventuellement un dédommagement financier.

Ce concept ne s’applique que pour des délits poursuivis sur plainte (dommages à la propriété et injures entre autres). Si la commune ne connaît pas l’auteur·e, elle peut déposer plainte dans un premier temps et négocier par la suite le retrait de plainte à la condition que la·le jeune auteur·e exécute des travaux au service de la population, définis par elle. Si elle connaît l’auteur·e, elle peut convenir rapidement avec les parents d’un tel arrangement et ne pas déposer plainte. Elle va cependant se réserver le droit de déposer plainte si le travail exigé n’a pas été accompli ou a été mal fait.

Un contrat est signé par la·le jeune auteur·e, un·e représentant·e légal·e et la·le représentant·e de la commune. L’intérêt d’une telle mesure est la rapidité et la proximité de la réaction. De plus, il n’y a aucune suite judiciaire pour l’auteur·e.

© J.-M. ZELLWEGER
© J.-M. ZELLWEGER

Les autorités communales envoient un double de la conciliation à la Brigade mineur·e·s et mœurs de la Police de sûreté vaudoise à des fins de suivi administratif. Il ne s’agit en aucun cas d’un casier judiciaire.

Il faut cependant réserver les cas où le comportement incriminé est puni d’une contravention, notamment de compétence municipale, car la poursuite a lieu d’office (non-respect du règlement général de police). Dans ce cas, l’autorité municipale doit instruire : entendre la·le mineur·e et ses parents et tenir un procès-verbal de la rencontre. Elle peut décider d’obliger la·le mineur·e à effectuer une prestation personnelle (travail d’intérêt général) et renoncer à infliger une amende. Il sera alors précisé dans le PV que l’amende ne sera perçue que si la·le mineur·e n’effectue pas la prestation imposée. Une date sera précisée et le PV signé par les parents et la·le mineur·e.

Si la personne incriminée est un·e jeune adulte (plus de 18 ans), des travaux d’intérêt général peuvent lui être proposés, mais pas imposés.

Les bonnes questions

  • La commune rencontre-t-elle des problèmes de comportement avec les mineur·e·s ?
  • Souhaite-t-elle les faire diminuer en travaillant en réseau ou en pratiquant des conciliations extrajudiciaires ?

Recommandations

Même lorsqu’il y a dénonciation au titre du règlement général de police, des prestations personnelles peuvent être imposées à la·au mineur·e ou proposées à la·au jeune adulte (plus de 18 ans) incriminé·e. Si les travaux prévus ne sont pas effectués, une amende est alors infligée.

Cette façon de procéder permet de pratiquer une action préventive et éducative très utile et constructive pour la·le mineur·e.

Plus d’informations

Sur vd.ch :

Documentation :

  • Sur demande : Modèle du contrat de conciliation à mettre aux couleurs de la commune

Contact :

Police cantonale vaudoise (PolCant)
Section prévention de la criminalité et relations citoyennes
Tél. 021 644 44 44 – prevention.criminalite@vd.ch